Historique et contexte

La lauze et ses caractéristiques

Une lauze (ou lave en Bourgogne) est une pierre plate de calcaire, de schiste, de phonolithe, de gneiss dont la surface est très importante par rapport à l’épaisseur utilisée principalement pour les toitures. Elle est obtenue par clivage manuel, c’est-à-dire en fendant la pierre à la main selon ses lignes naturelles de fracture, afin d’obtenir des plaques fines adaptées. Ce matériau hétérogène se caractérise par sa forme et son épaisseur irrégulières, et son mode particulier de pose nécessitant une adaptation spécifique de chacun des éléments à sa destination finale.

L’utilisation de ce matériau s’est développée à partir du 16ème siècle dans les zones où il était présent, relayant peu à peu l’usage du chaume moins pérenne et sensible aux incendies. Un travail manuel important, le clivage notamment pour la lauze de schiste ou de phonolite par le carrier, et la taille pour la mise en forme pour la lauze calcaire par le couvreur caractérisent ces filières patrimoniales par rapport à des matériaux standardisés ou à des pierres d’épaisseurs plus importantes utilisées en dalles. Selon les régions la couverture en lauze est pratiquée par des couvreurs ou des maçons du patrimoine. Ce métier est ouvert aussi bien aux hommes qu’aux femmes.

Dans certains territoires ce savoir-faire a totalement disparu, causant localement l’extinction progressive de la filière (du carrier au couvreur), alors que la demande privée et publique est encore existante, notamment sur la rénovation et l’entretien de bâtiments classés.

La filière lauze et ses métiers

Pour le couvreur, la clientèle principale est constituée de propriétaires occupants et de propriétaires de résidences secondaires, mais aussi de collectivités territoriales (communes, communautés de communes…). Certains couvreurs ont une spécialité « monuments historiques ».

La filière lauze regroupe différents types de structures : les carrières, d’autres intervenants  (distributeurs, importateurs et agriculteurs) qui peuvent également fournir du matériau, et enfin les lauziers couvreurs. Ces derniers interviennent aussi bien sur des constructions neuves que sur le bâti ancien. Dans ce dernier cas, ils assurent la réfection des toitures et leur entretien régulier, contribuant ainsi à la préservation de ce patrimoine unique. Plutôt jeunes, ces artisans partagent une même passion pour leur métier et pour la valorisation de ces savoir-faire ancestraux.

La profession connaît cependant des problèmes de main-d’œuvre en raison de la réputation de pénibilité du métier (qui tend toutefois à diminuer), d’une mauvaise image de marque des métiers manuels en général et de l’absence de formation qualifiante.

Aujourd’hui le Couvreur Lauzier dispose le plus souvent d’un CAP ou BP de couverture et a appris la pratique de la lauze « sur le tas », soit avec du personnel expérimenté, soit par l’observation de toitures réalisées avec ce matériau.